Le négatif développé
Tant bien que mal le négatif est maintenant développé, c'est l'heure des bilans. À l'issue de chaque développement, il est judicieux de réaliser une analyse poussée du résultat. Fort de cette interprétation, vous serez plus à même d'améliorer votre technique. Ce processus rétroactif est primordiale pour progresser rapidement et efficacement en photographie argentique.
Observation du film
À venir...
Qualités et défauts d'un négatif noir et blanc
Il est difficile de définir dans l'absolu ce qu'est un négatif de bonne qualité, tant cette notion dépend pour beaucoup du rendu artistique recherché par le photographe. En dehors de cette part subjective, notons qu'il existe une base commune à la définition d'un bon négatif qui est quant à elle purement technique.
Un film se doit donc en toute logique d'être dans un état physique lui permettant de restituer au mieux l'information qu'il a enregistré. Il doit donc être propre, c'est à dire sans poussière ou trace d'eau, et être dépourvu de rayure. De plus, il doit impérativement être stabilisé. Un fixage et un rinçage rigoureux lui assureront d'être chimiquement stable dans le temps. Dans le cas contraire, l'aspect du film évoluerait au cours des mois suivant le développement, dégradant irrémédiablement les vues présentes à sa surface. Enfin, sa découpe doit être juste et précise.
À ces considérations matérielles viennent alors s'ajouter des considérations purement subjectives quant à elles. Le négatif doit ainsi présenter toute la matière que juge utile le photographe à la réalisation de sa photographie finale, que celle-ci prenne la forme d'un tirage imprimé, d'une épreuve faite sous agrandisseur, ou d'un affichage sur ordinateur. Deux paramètres importants sont donc à prendre en considération : La densité moyenne du film et son contraste. Ceux-ci dépendent du film et de son traitement, mais bien évidement aussi de l'exposition et du contraste de la scène photographiée. Une analyse du film développé permettra de parfaire les suivants par un ajustement de ses choix, tant sur le terrain lors de la prise de vue qu'en laboratoire lors du développement.
Négatif correct : Ce film est propre, il ne présente ni rayure, ni poussière, ni trace de séchage. Le contraste et la densité globale des vues qui y sont présentes peuvent être jugés satisfaisants. Il fera une excellente base de travail pour la réalisation d'épreuves sous agrandisseur ou pour une numérisation. |
Aillez toujours à l'esprit qu'un soin particulier apporté à l'exposition et au développement vous éviteront bien des tracas au moment de l'exploitation du négatif, que ce soit avec un agrandisseur ou un scanner. Prenez donc le temps de peaufiner celle ci avant de déclencher.
Prenez des notes !
Notez les données propres à vos prises de vues et à votre développement ! Elles vous seront utiles à un moment ou à un autre pour affiner vos choix et méthodes d'exposition et de développement du film. Le cas échéant, ces informations vous permettront de comprendre vos erreurs. Voici une liste d'informations utiles à relever :
- Date, heure, numéro de vue, sujet du film (de manière à le différencier de vos autres films)
- Appareil photo, objectif, focale, ouverture, distance de mise au point
- Référence du film (format 135 / 120, HP5+, TriX, PanF, NeoPan400...)
- État de la pellicule avant son exposition (périmée, conservée au frais...)
- Exposition du film (nominale, sur/sous-exposée d'un IL ou davantage)
- Exposition de la vue et point d'exposition (zone system)
- Référence du révélateur et dilution (LC29 1+19...)
- Température de développement (20°C...)
- Temps de révélation choisi (4'30"...)
- Notes particulières (utilisation du posemètre intégré, exposé avec une cellule à main, utilisation d'un filtre, etc...)
Ne négligez pas les risques liés à l'appareil photographique. Un dos non étanche à la lumière, un posemètre ou un obturateur déréglé peuvent avoir pour conséquence des négatifs ratés. Avec ces notes, vous isolerez plus facilement le point faisant défaut. Une fois que vous serez plus sûr de votre technique et de votre matériel, vous pourrez alors cesser de conserver ces informations.
Stockage et conservation des négatifs
La conservation dans le temps d'un négatif noir et blanc requiert comme nous l'avons vu un fixage et un rinçage rigoureux. À ces précautions, il est indispensable d'ajouter un moyen de stockage adapté aux films. Ceux ci étant particulièrement sensibles aux rayures et aux poussières, ils doivent être entreposés dans des pochettes dédiées à leur stockage dès qu'ils ne sont pas utilisés. Rappelez vous qu'il est particulièrement délicat de les nettoyer.
Ces pochettes dédiées sont vendues par les enseignes de photographie argentique, elles coutent en règle générale une quinzaine d'euros la centaine de feuilles et permettent de ranger autant de films 120 ou 135. Découpez et placez y vos négatifs une fois ceux ci parfaitement secs ! Les films 135 dont les vues ont un format 24x36mm ont coutume d'être découpés toutes les 6 vues. Les films 120 au format de prise de vue 6x6cm, sont à découper toutes les 3 vues. Les autres formats de film ou de prise de vue devront être découpés de manière à rendre le stockage et l'utilisation futur des films aisés. Ces feuillets peuvent ensuite être rangés dans des classeurs aux dimensions adaptées. Les fabricants de films préconisent un archivage à l'obscurité, dans un milieu sec à la plage de température située entre 10 et 20°C. Avec ces précautions, vos négatifs garderont toutes leurs propriétés pour de nombreuses années.
Exploitation du négatif
Le négatif noir et blanc n'est pas en soi une finalité, il n'est d'ailleurs pas projetable comme l'est une diapositive, ses tons étant inversés. Il n'est donc qu'un intermédiaire à la réalisation d'une œuvre aboutie que celle ci soit visualisable sur un écran, ou matérialisée sur du papier. Trois options s'offrent donc à vous :
- L'affichage sur moniteur
- L'impression papier
- L'épreuve noir et blanc
La première option permettra d'apprécier ses photographies sur un ordinateur, une tablette, un smartphone ou tout autre dispositif adapté. Couplé à l'Internet, vous aurez alors un vecteur pour la promotion de votre travail très puissant. L'impression papier peut être envisagée. Suivant la qualité du papier et de l'imprimante, ainsi que la calibration de cette dernière, il est possible d'obtenir des impressions de très bonne facture. À défaut, des imprimeurs professionnels fournissent cette prestation pour une somme accessible. La troisième option de cette liste reste quant à elle purement analogique. Dans le principe, cette méthode consiste à employer un agrandisseur dont la fonction est d'éclairer le négatif développé et de projeter son image sur une surface plane qui accueille une feuille photosensible. Cette dernière exposée à la lumière de la même manière que le film noir et blanc, devra être développée selon un procédé très proche de celui que nous avons décrit.
Parmi les solutions citées, les deux premières nécessitent la numérisation des photographies. La numérisation consiste ici à convertir l'information analogique contenue sur un tirage ou une pellicule, en une information numérique contenue dans un fichier informatique. Pour ce faire, trois possibilités existent :
- L'utilisation d'un scanner à film
- L'utilisation d'un scanner traditionnel appliqué à une épreuve
- L'utilisation d'un système reprodia
La numérisation de photographies se fait le plus souvent par le biais d'un scanner à film. De nombreux modèles de scanners permettent la numérisation de films, certains sont dédiés à cet unique usage, d'autres sont polyvalents et permettent aussi la numérisation de documents traditionnels. Dédiés ou polyvalents, ils ont tous des caractéristiques, des degrés de performances, des prix et des disponibilités très variés, rendant le choix d'un appareil d'autant plus difficile. Une solution alternative peut consister à scanner des épreuves. Ce n'est sans doute pas la solution qui offre le plus de commodités, étant donné qu'elle nécessite une double interprétation de l'œuvre, mais elle vous permettra d'avoir des fichiers numérisés de vos tirages, ces derniers pouvant tout aussi bien avoir été réalisé par vos soins si vous êtes équipé en matériel d'agrandissement, ou par un laboratoire professionnel. La dernière option est quand à elle plus originale : Il s'agit de photographier avec un appareil numérique vos négatifs. En réalisant un montage astucieux composé de l'appareil, d'un objectif macro, d'un porte film et d'une source lumineuse uniforme, on peut alors obtenir de très bons résultats pour un investissement raisonnable si l'on dispose déjà d'un appareil numérique. Ce dispositif de reproduction est basé sur le principe du "reprodia" qui servait à l'origine à reproduire des diapositives en utilisant un appareil argentique en lieu et place de l'appareil numérique.
Notez enfin que la numérisation des films est aussi un outil pour l'archivage de vos œuvres. Contrairement aux négatifs, les fichiers numérisés peuvent être dupliqués à l'infini et stockés dans plusieurs lieux géographiques au même moment. C'est une possibilité à prendre en compte pour s'assurer de la pérennité de vos œuvres.